L ' abandon des bases












L ' ABANDON 

DES  SITES  d ' EXPERIMENTATIONS

Les accords d ' EVIAN de 1962 avaient accordé à la France  cinq années supplémentaires pour l ' utilisation des polygones de tirs du Sahara . Les installations devaient être rendues " en l ' état " et les terrains nettoyés . La restitution eut lieu en 1967 pour les bases de REGGANE , IN - AMGUEL et HAMMAGUIR .

La base de B2 - NAMOUS  (pour les essais d ' armes chimiques ) , continua de " fonctionner " jusqu ' en 1978 .

Le nettoyage de ces lieux hautement pollués  était assez sommaire.

 


LE DEMANTELEMENT de  REGGANE

en 1966


Une partie de la base fut démontée et transportée par la route en direction de COLOMB - BECHAR ( plus au nord ) . De longs convois furent formés pour acheminer tout ce matériel .


un train routier
 les GBO
 le temps d ' une pause bien méritée















 

On se contenta d ' enterrer le plus de matériel possible . Des tranchées furent creusées par des bulldozers , afin d 'y placer toutes sortes de matériaux irradiés : les armoires et autre mobilier , les avions Vautour irradiés qui avaient pénétré les nuages pour y prélever des échantillons de particules . Les tranchées étaient ensuite recouvertes d ' une couche de sable de deux mètres d ' épaisseur : protection dérisoire sachant que lors d ' une tempête de sable , le vent a vite fait de balayer ce remblais !

 

 

 

.                                             Une bonne partie fut laissé tel quel sur place .

Dès le départ  des " nettoyeurs " , la population locale ( et de passage ) se rua sur cet immense self-service abandonné . Beaucoup le matériaux servirent à consolider des habitations , et le métal servit à fabriquer toutes sortes d ' ustensiles , d ' outils et il n' est pas exclu que des casseroles et même des bijoux irradiés aient proliféré au Sahara .

Pour les terrains contaminés lors des explosions aériennes , le sol vitrifié était impossible à " nettoyer " sur des dizaines de kilomètres carrés ! Beaucoup de vestiges irradiés se retrouvaient encore 50 Ans après les essais : des pièces de ferraille , et même des cages ayant servi à installer des animaux -cobayes . 

 

 

La sécurisation du site d ' essais était impossible à réaliser : comment clôturer un champ de tir sur des centaines de kilomètres carrés ? La zone d' HAMMOUDIA reste donc une poubelle à l ' air libre , et les compteurs Geiger continuent à crépiter 50 ans plus tard .

 


LE  DEMANTELEMENT  d ' IN - EKER  


 Les méthodes d ' enfouissement , déjà utilisées à REGGANE , furent aussi mis en place à IN - EKER . Lors de la catastrophe du 1° Mai 1962 avec le tir " Beryl " , la première base technique OASIS 1 irradiée , fut enterrée en urgence sous une couche de sable . 

A la fin de la campagne de tirs , la plupart des matériaux contaminés furent également enterrés .Afin d ' éviter de creuser des tranchées , beaucoup de véhicules furent simplement abandonnés à l ' air libre .

 

  Une partie du matériel récupérable fut chargée à bord de camions . 

 un groupe électrogène


Une clôture sommaire fut édifiée autour de la zone la plus contaminée . Elle se composait de piquets en béton garnis de barbelés . Ce qui n ' empêchait pas le vent de disperser les particules radioactives !

Quelques panneaux d ' avertissement  ne dissuadèrent pas les amateurs de métal de venir se servir ( tout comme à REGGANE ) . 


 

Cinquante ans plus tard , les compteurs Geiger crépitent toujours




 Un monument a été érigé en mémoire des victimes des essais nucléaires .

 le Taourirt TAN - AFELLA ...
 la montagne assassinée  !


LE  DEMANTELEMENT 

de   B 2 - NAMOUS


Lors de l ' abandon de ce site , toutes sortes de produits chimiques furent enterrés dans des trous sommaires .

Les reste d ' engins sont encore visible de nos jours , et à la portée de tous .






LA CATASTROPHE  SANITAIRE


Les populations locales , tant algériennes que marocaines ,
ont eu à subir les effets  dévastateurs des essais des armes chimiques , durant des décennies .
Les habitants de BENI OUNIF et de FIGUIG ont été exposés aux vents d 'Est provenant de
OUED NAMOUS , provoquant des cancers du foie , du poumon ou de la peau .

Une grande partie des troupeaux  ( moutons , chameaux , chèvres ...) fut décimée " à vue d ' oeil "
par suite de la dispersion de ces gaz de combat .
Beaucoup d ' éleveurs , ainsi que leurs enfants , étaient atteints de maladies inexpliquées .
Ne connaissant pas la nature nocive de ces produits testés , ils ne firent pas le raprochement
avec les essais  chimiques .

L' OUED NAMOUS était une étape importante dans la tranhumance des troupeaux , dans cette région traditionellement vouée au cheptel : seul moyen d ' existence des nomades .
Les gaz dispersés lors des essais , étaient alors absorbés par les végétaux , qui constituaient 
la seule source d ' alimentation du bétail.

Les zones d ' expérimentations étaient délimitées par des réseaux de barbelés . Mais ,
dès la fermeture du centre d 'essais , ces barbelés ( contaminés ) ont servi à d ' autres clôtures .

Des personnels locaux ont été employés sur la base de B2 NAMOUS . Certains s ' occupaient
de la réparation , d ' autres du lavage des véhicules , qui revenaient des zones de dispersion
des produits chimiques .
Ces véhicules contaminés on été vendu par la suite aux enchères .

Les déchets chimiques ,  éparpillés sur une vaste zone , continuent à polluer , et les ruissellements peuvent atteindre les nappes phréatiques .

Aucune archive n ' ayant été laissée par les " expérimentateurs " français , le secteur contaminé
est impossible à cerner .

Ces populations demandent donc leur reconnaissance au titre de VICTIMES des essais chimiques .