L ' E.M.A.S. Sathonay

SATHONAY - CAMP





 
 Le Maréchal de CASTELLANE , gouverneur militaire de Lyon , avait créé ce camp militaire vers 1851.
Il avait vu passer toutes sortes d ' unités : Infanterie , Artillerie , Zouaves  ( eh oui ! ) , Cuirassiers , le Train ...



Les lieux n ' avaient pas tellement changés au fil des ans :des bâtiments bas , alignés en rang d ' oignon , comportant des chambrées séparées par les sanitaires .Le chauffage était assuré ( ? ) par un antique poêle à charbon alimenté par une maigre ration quotidienne insuffisante .L ' hiver 1962 étant rigoureux , il fallait , pour obtenir une chaleur supportable , faire appel au système D avec des emprunts non-règlementaires de charbon , directement sur le stock central du régiment , ou dans les chambrées des sous-officiers .



 Nous avions également réussi à utiliser comme combustible d ' appoint , les planches de caisses d ' armement ( bazookas , mitrailleuses 12,7 ..) qui étaient entreposées dans des anciennes écuries , qu ' avaient utilisés nos vaillants prédécesseurs , et dont les râteliers des mangeoires étaient encore fixés aux murs ! 
Nous étions bien dans une Ecole Militaire moderne !




L ' ECOLE  MILITAIRE 

des  ARMES  SPECIALES

( E.M.A.S. )




Cette école militaire était implantée sur le site du Quartier CASTELLANE à Sathonay - Camp ( au nord de Lyon ) .Notre Unité s ' appelait le 610 ° Groupe des Armes Spéciales ( GAS ).
En dehors de la traditionnelle période " des classes " du soldat de base , cette école était censée assurer la formation des personnels qui devaient , par la suite , participer à la " grande aventure " des essais nucléaires qui débutait au Sahara algérien .
Nous étions en ce glacial mois de Novembre 1962 et la perspective du sable chaud saharien nous faisait oublier nos exercices sibériens .




LA  FORMATION  DES  SPECIALISTES du  NUCLEAIRE




Notre future mission consistait à la surveillance radiologique des sites d ' expérimentations nucléaires , en effectuant de patrouilles , afin d' informer le commandement de tout incident qui surviendrait lors d ' un tir .
Les transmissions étaient donc un élément primordial de notre formation technique . Afin de pouvoir communiquer dans les meilleures conditions , nous avons eu droit à des cours de la plus haute technologie : le MORSE !  ( (qui avait fait ses preuves lors des derniers conflits ) .
Après plusieurs semaines d ' instruction intensive , la manipulation graphique n ' avait plus aucun secret pour nous . A tout hasard , on nous gratifia aussi d ' une formation en radiophonie , technologie plus récente pour le Q.G.

 le fameux " buzzer "
 manipulation morse
 

 un petit coup de " gégène " ?




Nous utilisions de robustes postes radio de type ANGRC 9, qui avaient fait merveille lors du débarquement en Normandie le 6 Juin 1944 !






















Sans compter les TRPP 8 .
 


















Après la formation " radio " , il fallut aborder la question de la protection des personnels par des équipements NBC ( nucléaire , bactériologique , chimique ) . On nous affubla de combinaisons intégrales " butyles " étanches du plus bel effet . La panoplie comportait également des masques à gaz ( modèle 1914 modifié 1940 ) . Pour compléter le tout , des bottes et des gants en caoutchouc . Cette tenue  " high tech " devait empêcher toute particule dangereuse de nous atteindre : nous avions l ' air de martiens !


Pour nous familiariser avec cet équipement de protection , nous effectuions des exercices sur le terrain ( en plein hiver 62 ) sous la neige , et par un froid glacial , qui transformait notre combinaison en vrai sauna : cette tenue était vraiment étanche !


 

 

 

 

 

 

 

 

 

un peu de sports d ' hiver ?

 

 

 

 

 

 


 

 des essais d ' engins incendiaires " fugas "

 



 

VOYAGE  VERS  LE  SUD



Après la " formation " , notre promotion se mit en route vers le Sud , avec un passage à Marseille et la visite du célèbre Camp de Transit " Sainte-Marthe " renommé pour ses petites bestioles qui peuplaient les couchettes sommaires des baraquements rudimentaires: aucun rapport avec un Club Med !

Afin de réduire au maximum notre présence dans ce lieu d ' infection , nous sommes partis à la découverte du Vieux Port et de la Cannebière , où nous avons même pris le fameux " ferry - boate " .


Notre séjour idyllique prit fin car un super luxueux paquebot de croisière nous attendait : il s ' agissait du Ville d ' Alger , un bateau qui s ' était déjà couvert de gloire en rapatriant les troupes lors du repli de Dunkerque en Juin 1940 !



Après 20 heures de traversée , nous avons rallié Alger , et un autre camp de transit ( un peu moins rustique ) , avant de poursuivre notre périple vers le terrain d ' aviation de Blida , d ' où notre voyage devait se poursuivre par voie aérienne .




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