L ' hébergement des personnels civils et militaires était assuré à la Base d' OASIS 1 ,
située à 5O km au nord de la Base - Vie d' IN - AMGUEL . ce site se trouvait à 1000 mètres
de la montagne . Un piste d ' aviation l ' équipait . Le personnel civil était logé dans des caissons
" shelters " climatisés , alors que le détachement des militaires avait droit à des " gitounes "
sommaires . Le seul avantage des militaires étant de pouvoir se restaurer dans le même restaurant
la base technique OASIS 2 |
les shelters du personnel civil et le restaurant |
les gitounes des militaires |
vue imprenable sur le TAN-AFELLA |
LA MONTAGNE
D ' une altitude de 1.000 mètres , ce bloc granitique fut percé d ' une série de galeries horizontales . Chaque galerie devant servir à une expérience , elle se terminait à son extrémité , par un colimaçon qui abritait la chambre de tir , lieu de l ' installation de l ' engin à tester . Le colimaçon devait , en principe , absorber l ' énergie de l ' explosion , et la fusion des roches devait obstruer la galerie de sortie .
L ' ACCIDENT du 1° Mai 1962
Cette théorie fut réduite à néant lors du tir " Beryl " du 1° Mai 1962 : la lave en fusion fut projetée sur la colline en face de la galerie , et un nuage radioactif contamina tout sur son passage : les officiels qui étaient venus assister au " spectacle " d ' un tir nucléaire , parmi eux se trouvaient le Ministre des Armées Pierre MESSMER et son collègue Gaston PALEWSKY Ministre de la Recherche Scientifique .
La base technique OASIS 1 dû être abandonnée sur le champ , et enterrée avec les moyens du bord .
le tir " contenu " de Beryl ? |
le nuage radioactif |
ce n ' est pas le moment de flâner ! |
cap au sud , pleins gaz ! |
Ce fut le sauve-qui-peut général en direction de la base - vie située à 50 km au sud : tous les véhicules furent pris d ' assaut pour la fuite en catastrophe .
Tous les personnels eurent droit au passage par le circuit de décontamination ( contrôle d ' irradiation , déshabillage , douche , frottage avec des brosses ......jusqu ' à obtention d ' un niveau acceptable de contamination )
Les véhicules subissant un décapage à haute pression .
Tous les personnels eurent droit au passage par le circuit de décontamination ( contrôle d ' irradiation , déshabillage , douche , frottage avec des brosses ......jusqu ' à obtention d ' un niveau acceptable de contamination )
Les véhicules subissant un décapage à haute pression .
Après cet " exploit " , il fut décidé de déplacer la base technique OASIS 2 à 15 km plus au sud
de la montagne .
Un essai nucléaire commençait toujours par le creusement d' une galerie dans la montagne . Cette galerie horizontale , d ' une longueur de 1500 à 2000 mètres , comportait plusieurs lourdes portes
de sécurité , qui devaient empêcher les effets de souffle lors d ' un tir . Il y avait également des chambres de mesures , taillées dans les cavités latérales de la galerie , et qui étaient entièrement tapissées de feuilles de cuivre , afin d ' obtenir des " cages de faraday " pour protéger les instruments de mesure contre les interférences électromagnétiques .
La galerie se terminait par un colimaçon , qui , lors de l' explosion , était vitrifié et devait empêcher la propagation des produits de la fusion .
Une fois la galerie creusée , il fallait l ' équiper de câbles et des instruments de mesures .
Commençait alors l' intervention des techniciens du C.E.A. ( Commissariat de l' Energie Atomique ) , de la D.A.M. ( Direction des Applications Militaires ) , des sous-traitants ( CGEE , Thomson ,
Spie ...) , secondés par une main d ' oeuvre à prix imbattable : les appelés du contingent !
Il fallait tire des kilomètres de câbles pour les accrocher dans la galerie . Certains gros câbles coaxiaux de plusieurs tonnes , nécessitaient l ' usage d ' un mini-tracteur circulant sur rails .
une salle de mesures ( cage de Faraday ) |
dans la galerie |
la sortie des câbles de mesures |
LES MONTAGNARDS du HOGGAR
En dehors des enregistrements de données qui s ' effectuaient dans les galeries , il fallait également pouvoir mesurer les effets des essais au-dessus de la bombe elle-même .
Des forages , à la verticale de la chambre de tir , étaient donc prévus . Des équipes de foreurs s ' activaient sur la montagne , à environ 700 mètres d ' altitude .Ces sites étaient très étroits et leur superficie réduite obligeait l ' acheminement des personnels et du matériel par hélicoptère .
Les techniciens étaient aidés par des PLO ( population locale ) ainsi que par des militaires du contingent . Ces " montagnards " logeaient sur sous des tentes rudimentaires : ce n' était pas une filiale du Club Med !
Avant un essai , le personnel était évacué sur la base-vie . Il reprenait ensuite ses activités après le tir . ( alors que la zone de la montagne était irradiée du fait des tirs qui n' étaient pas tous " contenus " !
Le seul point positif , était la vue panoramique sur le désert environnant.
le derrick |
le désert , à perte de vue |
le matériel de forage |
une " réunion de chantier " |
le bivouac de fortune |
le pilote devait slalomer pour éviter les poutrelles métalliques ...... |
ainsi que les rochers ...................... |
Alouette II |
Du haut de ce promontoire , on pouvait distinguer la zone noire irradiée ( à gauche ) , le triste souvenir de l' explosion ratée du tir " Beryl " du 1° Mai 1962 .
Lors de cet essai , la lave en fusion avait jailli de la galerie , et avait été projetée sur la colline en face .
Afin de pouvoir continuer à utiliser la route goudronnée qui menait à d ' autres galeries , du ciment fut projeté sur les cotés de la route en guise de protection contre les radiations ( sic ) !
La base technique OASIS 1 ( au milieu en haut ) dû être évacuée en catastrophe suite à l ' irradiation de la zone , et fut ensuite enterrée .
De l ' autre coté de la montagne , on distingue une autre route d ' accès pour d ' autres galeries en cours de creusement .
LES TIRS
De 1961 à 1966 , il y a eu 13 essais souterrains à IN - EKER ( dont 4 NON - CONTENUS ! ) .
On avait attribué un nom de pierre précieuse à chaque essai nucléaire .
On avait attribué un nom de pierre précieuse à chaque essai nucléaire .
LA CARTE DES GALERIES
La montagne du TAN - AFELLA a été transformé en taupinière radioactive géante !
entrée de galerie |
le carreau de mine |
Pour cette mission stratégique , les équipages étaient équipés d ' émetteurs radio et surtout de détecteurs de radiations : les radiamètres DOM -410 .
En plus de la surveillance au sol , des patrouilles aériennes étaient envoyées autour de la montagne .
Des hélicoptères Alouette II étaient utilisés avec les même moyens de détection radiologique et de transmissions .
EXEMPE DE TIR : l ' essai " EMERAUDE "
Il eu lieu le 18 Mars 1963 et avait une puissance de 20 kilotonnes ( l' équivalent de la bombe d ' HIROSHIMA ) .
De bon matin , les personnels des bases étaient déjà " sur le pont "
A l ' escale - air |
les Alouettes étaient prêtes |
décollage pour la patrouille |
les " rampants " s ' installant pour le spectacle |
au loin , la montagne |
lors du tir , la montagne devient blanche |
les poussières retombent lentement |
le Taourirt TAN -AFELLA : la montagne assassinée |