Les bases secrètes


Lors de la négociation des Accords d ' Evian de 1962 , des clauses secrètes accordaient à la France  l ' usage de toutes ses bases sahariennes pendant 5 années supplémentaires .



Cela concernait les bases de REGGANE et d ' IN - AMGUEL , pour les essais des bombes nucléaires .
Mais également la base de HAMMAGUIR  pour le lancement d ' engins spatiaux .
La dernière base concernée étant celle de BENI - OUNIF , plus connue sous le nom de code B2 NAMOUS , pour l ' expérimentation des armes chimiques .



LA  BASE  DE  HAMMAGUIR




Cette base se situait plus au nord du Sahara . Ce site , le CIEES ( Centre Interarmées d ' Essais d ' Engins Spéciaux ) , avait été choisi pour y installer des rampes de lancement pour fusées et missiles .

La base comportait une piste d ' aviation , des bâtiments pour l ' hébergement des centaines de techniciens , des hangars de montage des engins , des radars de poursuite de trajectoire , des antennes de télémesure .

la base - vie
 les antennes de télémesures
 un " pas de lancement "
 la tour
 les radars de poursuite
 le poste de commandement

De 1952 à 1967 , environ 270 engins furent lancés depuis ces installations : des fusées-sonde , des missiles sol-air , des fusées avec des cobayes : le premier spationaute français effectua son voyage dans l ' espace en  Février 1961 : c ' était Hector , le rat - cobaye !

 Hector
 une fusée Véronique



 la récupération d' Hector dans son container .



Après Hector , ce fut l ' envol de la chatte  Félicette  .

La guenon Pierrette s ' élança à bord d ' une fusée Vesta .



 la récupération  de Pierrette

Le premier satellite français " Astérix "  fut lancé avec une fusée Diamant en Novembre  1965 .







LA  BASE  DE  B 2 - NAMOUS



Le CESP ( Centre d ' Expérimentation Semi -Permanent ) 

C ' était le nom de code  de la base de BENI - OUNIF  ( ou BENI - WENIF ) . Une localité située à la frontière marocaine  . Elle servait à tester les armes chimiques et bactériologiques depuis 1931 . Contrairement aux trois autres bases secrètes , elle a continué à fonctionner jusqu ' en 1978 ! Cette base s ' étendait sur 6.000 kilomètres carrés . Au départ , il n ' y avait qu ' un campement sommaire pour le personnel . Des installations plus solides furent érigées au fil des ans .

B2 - NAMOUS était le plus grand centre d ' expérimentation d ' armes chimiques du monde
( en dehors de la Russie ) .Les essais portaient sur les obus , les mines , les grenades , les bombes et les missiles : tous ces engins étant équipés de munitions chimiques .

Le secret absolu règnait sur l ' existence même de cette base .Depuis 1945 , la France avait nié avoir procédé à des essais d ' armes chimiques en plein air . Suite aux accords d ' Evian , la restitution des bases françaises du Sahara avait eu lieu en 1968 .
SAUF pour B2-NAMOUS , qui , grâce à une clause secrète , avait été prolongée jusqu ' en 1978 .
 




 
 
 

 
 
 

La zone choisie était théoriquement désertique , mais il n' avait pas été tenu compte des populations locales algériennes , et surtout marocaines : la ville de FUIGIG se trouvait à quatre kilomètres de la frontière , et à une centaine kilomètres de la base  de B2 - NAMOUS  . Lors de vents d ' est , les particules chimiques se dispersaient sur cette région marocaine ! Les dégàts sur les populations et le cheptel furent rapidement constatés . Ce qui n ' empêcha pas ce centre d ' essais de continuer à fonctionner .

 

 Figuig ( Maroc )

B2 était installé dans l ' Oued Namous ( rivière aux moustiques ).
Il y avait environ 400 personnes sur place lors des périodes d ' expérimentations. On y édifia deux tours de 20 mètres pour les tirs et les observations , 50 pylones servaient aux prélèvements , et 2 abris pour les caméras .

Après 1967 , afin de ne pas froisser les militaires algériens , le fonctionnement de cette base fut camouflé en établissement civil : la société SODETEG continuant les essais , sous l ' autorité de l' Algérie , et dont  l ' armée assurait la garde extérieure .

Pour plus de sûreté , l ' aérodrome de NAMOUS n' a pas été mentionné dans les documentations aéronautiques , afin que les organismes de navigation aérienne n ' en sachent rien .

Pour compléter le camouflage , les identifications de véhicules militaires français furent effacés .
Tous les matériaux et produits " spéciaux " ne furent pas déclarés , afin d ' éviter tout contrôle douanier .

Les accords ne se limitaient pas uniquement au maintien de ce centre d 'essais , mais également
à la formation de " spécialistes " d ' armes chimiques Algériens . Ces techniciens ont eu l ' occasion
de se familiariser avec les engins testés .

Toutefois , toutes les informations n ' étaient pas diffusées aux Algériens , compte tenu des querelles   portant sur le tracé des frontières avec le Maroc .

Surtout après le conflit majeur de 1963 appélé  " La GUERRE  DES  SABLES " ,
dont une partie s ' était déroulée à FIGUIG , ville marocaine  située à 4 kilomètres de la frontière ,
 et à une centaine de kilomères de B2 NAMOUS !


 l ' arrivée des Nordatlas
 un Broussard de surveillance


 un camion GBO de ravitaillement
 un puits"  à l ' ancienne "





 vue d ' ensemble du " Club "


 les tours
 la revue de tenues
 une fournée de cobayes .................
 survol de contrôle par Alouette II
  Oued Namous .......................morne plaine


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